lundi 10 octobre 2011

La clarté de l'exposé sur les déboires de DEXIA expliqués en une page. Une ruine de plus pour le contribuable français....


Tocqueville Magazine

LE FLASH

(A diffuser largement)

LUNDI 10 OCTOBRE 2011

DEXIA : LA RUINE DES CONTRIBUABLES

Il n'est pas possible actuellement d'ouvrir un journal sans lire de gros titres sur Dexia. C'est l'heure des mensonges. Un grand quotidien énonce : « Dexia, la première banque victime de la crise ». Ce n'est pas vrai, car cette banque est victime de l'incompétence de ses dirigeants et sans doute de beaucoup de compromissions. Malheureusement, de nombreuses banques souffrent du fait de la médiocrité de leurs dirigeants : voir tous ces établissements qui, avec une légèreté coupable, ont prêté à l'État grec et, ceci, depuis longtemps alors que les dangers étaient connus des bons analystes.

Un peu d'historique sur Dexia est nécessaire.

En 1987, il s'agissait d'une obscure petite division de la Caisse des Dépôts et Consignations, finançant les collectivités locales. Elle s'en émancipa pour devenir le crédit local de France, coté en Bourse et privatisé. En 1996, eût lieu un mariage avec le voisin belge du même métier, l' union recevant un nouveau nom : DEXIA. L'objectif était de devenir un leader mondial dans le financement des collectivités locales. L'inconvénient de ce métier est la faiblesse des marges. Au lieu de chercher à améliorer le coeur du métier, les dirigeants partirent à l'aventure.

Ce fut, tout d'abord, la « transformation ». Ils empruntèrent à court terme pour pas très cher et prêtèrent à long terme pour plus cher ; une mécanique infernale était lancée. Comme cela faisait de l'argent, les mêmes mauvais banquiers se lancèrent dans une boulimie d'acquisition d'entreprises, d'activités, ou même de portefeuilles : Espagne, Italie, Japon, États-Unis étaient leurs terrains de chasse. Tout baignait, mais ce n'était qu'une apparence. En 2008, brusquement Dexia eût besoin de 260 milliards d'euros, la banque n'ayant que quatre jours de liquidités devant elle. Les États belges, français et luxembourgeois furent appelés au secours. Chemin faisant, l'action a perdu 94 % de sa valeur...

UN SAUVETAGE EN URGENCE

Nous en arrivons à la situation actuelle où le sauvetage est organisé en urgence. Sous réserve d'autres évolutions, car cela bouge tous les jours, il semble que l'on s'oriente vers la seule solution logique : vendre tout ce qui est vendable et cantonner le reste dans une « bad bank », ou banque pourrie, que le contribuable sera appelé à supporter, bien sûr sans que son avis lui soit demandé. Cela rappelle de tristes souvenirs des années 1990 : le Crédit Lyonnais, le Crédit Foncier, la compagnie d'assurances GAN, autres victimes de scandales d'Etat.

Les enseignements à tirer de cette triste histoire sont nombreux.

Il y eût certainement des multiples compromissions. Dans ce monde, où les uns et les autres se tiennent par la barbichette, les dirigeants principaux n'étaient certainement pas les seuls à fauter. Avant la découverte soudaine du scandale, il est évident que des signaux devaient exister : pourquoi le silence ?

Les Etats sont directement responsables. Parmi les actionnaires se trouvent non seulement les Etats français et belge, mais aussi de faux nez comme la Caisse des Dépôts et Consignations, instrument tout puissant de l'économie dirigée en France.

LES MILLIARDS DES CONTRIBUABLES

L'appui des Etats pour sauver les meubles a pris de multiples formes : garanties accordées aux déposants et aux créanciers, perspective d'accroissement des pourcentages dans le capital, garanties aux futurs emprunts éventuels lors de la remise en ordre. Personne ne peut, à ce jour, mesurer le nombre de milliards que les contribuables devront supporter en définitive et tout chiffre avancé peut être dépassé le lendemain.

Les mauvais banquiers qui siègeaient avec d'autres dans les conseils d'administration de Dexia ont été parfaitement enclins à pousser aux secours étatiques, dans l'espoir que ces Etats seraient prêts de même à venir au chevet de leur banque le cas échéant. Simultanément, ils ont été encouragés dans leurs mauvaises pratiques.

Dans l'historique nous constatons une boulimie d'acquisitions. Rien de plus dangereux que de se lancer dans une telle course folle : c'est se heurter inévitablement au manque de temps et de talents pour analyser les cibles et mener à bien leur bonne gestion ultérieure, ainsi que la cohérence de l'ensemble.

Pire encore, cette voracité s'est réalisée dans un grand nombre de pays ; il est périlleux de se présenter avec un grand appétit dans un pays étranger que l'on ne connaît pas. Les nationaux ne manquent pas de vous « refiler » des patates chaudes ou même des traquenards juridiques car eux seuls connaissent à fond la loi et les us et coutumes.

LA RUINE PAR LES COLLECTIVITES LOCALES

Le métier d'origine, à savoir le financement des collectivités locales, était considéré comme ne comportant pas de risque : à voire ! En effet, à l'époque, ces collectivités locales n'étaient pas tellement endettées et ce sont les lois de décentralisations qui les ont conduites à s'endetter davantage. L'erreur était funeste car ces collectivités se sont engagées dans des dépenses tout à fait insensées pour des besoins artificiels parfois même avec des emprunts toxiques ; des palais ont été bâtis sur endettement public ! La richesse nationale a gravement souffert de cet emballement.

La conclusion de cet ènième scandale d'Etat est que si les déposants ou les créanciers ont pu, éventuellement, être garantis, il n'y a nul espoir pour les actionnaires. La conséquence malheureuse est de décourager une nouvelle fois les gens de placer leur argent à la bourse en achetant des actions. C'est plutôt mélancolique car, dans la déroute actuelle des marchés, c'est justement le bon moment pour acheter, avec évidemment la plus grande prudence, les plus belles affaires qui sont littéralement sous évaluée.

Cette dernière conséquence est particulièrement grave car le développement de l'actionnariat est une vraie nécessité pour l'accroissement de la richesse nationale.

Michel de Poncins.
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3 commentaires:

alain Février a dit…

" Angers
La première ligne de tramway à Angers a été classée 2e meilleur projet de l'année, le 5 octobre dernier à Londres, dans le cadre du « Light Rail Awards », une compétition internationale organisée par le ministère des Transports britannique."

A lire mardi (11.10.11) dans l'édition d'Angers du Courrier de l'Ouest

Le groupe KEOLIS' inventerait-il n'importe quoi pour faire avaler la pilule fiscale aux contribuables angevins ?. C'est la com habituelle de ce groupe, du pipeau et, il m'arrive de parler en connaissance de cause. Vous avez tout à fait le droit de croire à ces sornettes !.

Citoyens, à vos feuilles d'impôts locaux, épluchés toutes les lignes de la feuille et pas celles de votre main.
De grosses surprises vous y attendent cette année et bien sûr les prochaines années... Bonne paye

boursicoteur a dit…

DEXIA, vente à la découpe et après

http://www.20minutes.fr/article/802876/dexia-conseil-administration-valide-plan-demantelement

« ECONOMIE - La filiale belge de Dexia va être vendue à l'Etat belge, des discussions vont avoir lieu en France avec la Banque postale et la CDC...Le conseil d'administration a aussi demandé à l'administrateur délégué de Dexia, Pierre Mariani, d'engager des discussions en France avec la Caisse des dépôts (CDC) et la Banque postale en vue d'un adossement des activités de financement des collectivités locales françaises.
Il a dans le même temps accepté le mécanisme de garanties publiques de financement pour un montant maximum de 90 milliards d'euros. » Avec Reuters

http://www.20minutes.fr/economie/803286-demantelement-dexia-credits-collectivites-question-suspens

« PARIS - Alors que le démantèlement de la banque franco-belge Dexia a été entériné lundi, la Caisse des dépôts et la Banque postale envisagent de s'associer pour financer à l'avenir les collectivités locales françaises mais n'évoquent pas la reprise, plus délicate, du portefeuille de plus de 70 milliards d'euros de crédits déjà alloués....»

boursicoteur

Anonyme a dit…

Il serait intéressant de savoir ce que ce blog pense du retrait des délégations de la première adjointe au maire d'Angers.